Fin du chantier des ballots du parlement

Recrutée en janvier 2018 pour classer les 150 mètres linéaires de procédures civiles du parlement du Dauphiné restant à cette date non traitées, Clara Vinourd décrivait ainsi son travail à l’été 2019 : « Il s’agit de dossiers poussiéreux, empaquetés depuis 1957 dans du papier kraft et alignés les uns à la suite des autres sur les rayonnages. Chaque jour j’ouvre un ou deux ballots tel des paquets cadeaux sous le sapin de Noël. Je dis paquet cadeau car c’est toujours un peu la surprise. Dans quel état vont être mes dossiers ? Est-ce bien des procédures civiles ou un autre type de dossier ? Sont-ils complètement désorganisés ou faciles à traiter ? De quand datent-ils ? XVIe ? XVIIe ? XVIIIe siècle ? Dans quelle langue ? Vais-je trouver un document scellé? Y aura-il un beau plan ? Est-ce qu’il s’agit d’affaires classiques ou sortent-elles de l’ordinaire ?.... Chaque ballot est différent mais impossible de les étudier en détail, le temps presse. Il faut dépoussiérer les dossiers, les identifier, les dater, les reconditionner et les organiser selon une logique chronologique avant qu’ils ne partent pour Saint-Martin-d’Hères. »

Pour sa dernière année et afin de tenir les délais, le travail est devenu plus collectif, avec l’aide notable de Paul Sartor et Véronique Abat-Belli. En tout, 13 064 dossiers ont ainsi été dépoussiérés quasiment feuille à feuille ; 11 767 ont été reconnus comme étant effectivement des dossiers de procédure civile, et classés par ordre chronologique (date de clôture ou la plus récente). Cette première opération permet aux archivistes de mieux maîtriser le fonds du Parlement, mais il y a encore loin d’ici à un accès libre à ces dossiers : la rédaction d’un « mode d’emploi » provisoire et des analyses plus fines, au moins par « carottages » chronologiques, seront reprises après installation dans les nouveaux locaux.

L’ensemble du fonds du parlement de Grenoble, chancellerie et chambre de l’Édit comprises, a été entièrement reconditionné ces dix dernières années. Il couvre à ce jour 780 mètres linéaires, dont 250 mètres linéaires de dossiers de procédures civiles, 120 mètres linéaires de dossiers de procédures criminelles, et 30 mètres de dossiers de procédures, civiles et criminelles, de la Chambre de l’Édit. Les instruments de recherche provisoires associés à chacun de ces trois ensembles restent à ce jour à usage interne.